Un loft loufoque et éclectique
Publié le 05 novembre 2012
Le designer et architecte d’intérieur d’origine barcelonaise Carlos Pujol, aka Carlos, vient de terminer le chantier d’un triplex situé dans le centre historique de Reims. Avec ce projet pour lequel les propriétaires lui ont donné carte blanche, l’architecte d’intérieur a laissé s’exprimer sa créativité et cette touche de folie bien particulière qui le distingue.
A l’origine, il s’agissait de 4 studios vétustes, un rez-de -chaussée et deux étages dans une bâtisse au fond d’une cour qui laissait très peu passer la lumière. Les deux exigences de ses clients ? Pouvoir profiter d’un extérieur et de disposer d’une grande pièce à vivre dans un esprit loft avec une cuisine ouverte. Carlos relève le défi sous couvert d’obtenir le permis de construire. Résultat : L’architecte repart de zéro, enlève l’ancienne toiture et crée un étage supplémentaire, une terrasse tout en zinc. Pour améliorer encore l’apport de lumière, il s’inspire des traditions architecturales méditerranéennes et inverse la répartition classique des pièces à vivre : la grande pièce de vie est au second étage, le bureau au 3ème tandis que les espaces privés sont installés en bas. L’ensemble passe 266m2 à 300m2. « Ce fût la grande difficulté de ce projet : Créer un 3éme étage en démontant l’ancienne toiture et charpente. Pas moins de 75 tonnes de gravas ont été évacués sur ce projet », précise Carlos.
Place à une folie douce
Avec une enveloppe confortable de près de 200.000 euros, l’architecte signe une réalisation ambitieuse et au positionnement stylistique fort. Des touches de couleurs vives, des héros de comics, bandes-dessinés sur les murs, des vespa, des Pin-Up dans les toilettes... le clin d’œil aux arts graphiques est sans contexte le point marquant de l’identité de cet appartement, où chaque pièce offre son lot de surprises. « Le fil conducteur ? Créer un lieu atypique, décalé et insolite. Nous avons passé beaucoup de temps avec les propriétaires et j’ai découvert que l’on partageait un certain nombre de références culturelles. Dans ce triplex, l’éclectisme se trouve dans les matériaux, les couleurs, les styles et les époques : Le vintage et le contemporain viennent ainsi s’associer dans cette ambiance… »
Le goût de la récup’
Aussi, le perfectionnisme de ce créatif le pousse sur ses projets à ne pas se cantonner à l’architecture des espaces mais aussi à dessiner des pièces de mobilier pour les inclure dans ses réalisations. « Certains pièces ont été réalisées sur mesure comme la grande table industrielle dans la cuisine ou l’escalier dont les marches semblent flotter dans les airs », ajoute Carlos. L’homme a également pensé à créer un lustre, on ne peut plus dans la tendance « Upcycling » (offrir à des matériaux une seconde vie plus belle que la première) faite à partir de lunettes récupérées chez Emmaüs, qui se paye le luxe de procurer de beaux effets lumineux au plafond ! Une approche écolo qu’il revendique volontiers : « récupérer permet de prolonger la vie d’un objet tout en apportant une dimension ludique et originale ». Une sensibilité esthétique qui se conjugue aussi au niveau technique. Le triplex répond aux normes BBC, RT 2012, privilégie la domotique et un système de chauffage économe.
« Il n’y a rien de pire que de s’enfermer dans un style, il faut savoir se réinventer. Le pire compliment que l’on puisse me faire ? Que l’on décèle dans un projet, ma « pâte », mon style». L’homme qui refuse de se restreindre à une étiquette assume toutefois être choisi pour son approche décalée et « rock’n’roll » de l’architecture.
Déborah Antoinat
En savoir plus :
Carlos : 06.11.34.07.48
contact@carlos.fr
Crédit photo : A-C Scoffoni